Livre refermé, la nuit perd ses étoiles

Par mots et part don, l’émerveillement d’une existence entre en attraction :

Hommage à Jacques Daux.

Celui qui se tait déploie son souffle au diapason de l’univers. Au seuil d’une distance qui avale tout, fors la richesse de ta rencontre, nous demandons aux mots un chant qui pansera la plaie. Les mots, la musique, la poésie d’aimer et la passion d’assumer ses responsabilités, étaient les vêtements de ton âme.

  En amitié, tu traduisais ta présence ainsi : sourire aux lèvres, attention dans le regard et pirouette verbale à l’horizon de la confidence. Chaque brin de vivant est une offrande qui accueille la beauté d’exister pour ce qu’elle est : l’autre côté du verbe aimer. Celui qui aime les mots, la vie et l’être quand il est humain, aime jouer : l’autre, coté, se vêt du verbe aimé. Bouleversante nudité : au soleil de l’amour, de l’amitié, la peau est hâlée. De l’autre côté.

   Tu aimais la scène pour sa part de rêve réalité. Ta quête était d’une simplicité réconfortante : rencontrer l’homme, la femme, qui soient de l’enfance et de la haute exigence d’humanité. Tu assumais pleinement cette responsabilité de nourrir la Vie, et tu avais suffisamment de sens pratique pour justifier (sens artisan) ton engagement à la source. Lettre à l’être : les mots s’adressent à l’espoir, à la confiance. Le présent de l’amitié autorise le temps à renverser toutes les malédictions. Aimer ainsi, aimer un être tel que tu le resteras, Jacques, c’est inverser le destin du sablier. Là où il remplit mission d’étouffer toute velléité de s’échapper, nous embrassons chaque grain comme réplique à l’adversité.

   Le tourment de naître que soi ! Les mots déshabillent la retenue, un personnage se présente, ému. Rôle travaillé, une main sur notre épaule enrichit notre devoir : être, parmi d’autres, humain par la racine et le projet. Et nous révéler dans l’unique fois : fraternité de respirer, s’aimer sans soumettre. A l’orée de cette existence, le personnage est mu : sur scène, être son double d’humanité.

   Vivre à la hauteur du présent offert : cela, Jacques, personne ne te l’ôtera, rien ne l’effacera. Que de souvenirs, d’émouvants moments vécus en ta compagnie ! Au théâtre, avec Michèle Crété et les Moineaux de St Gengoux ; avec Les Bibliambules et la création des « Précieuses ridicules ». Le ″recul″ qui nous est imposé n’éloigne rien ni personne. Perdurent, intactes, l’écoute et la sincérité : elles encadrent la plus haute exigence de soi. Tu étais toujours prêt à te lancer de nouveaux défis, relisant consciencieusement, dans ton bureau, des textes. Dans ceux que nous découvrons, le timbre de ta voix guide notre écoute. Les mots chantent au-delà de nous.

MERCI, Jacques, naît dans l’accord d’un geste qui passe un texte au tamis de la complicité. Nom, devant l’ennemie : accomplissement.

   L’amitié n’écrit pas de dernier mot. Toujours, frère Jacques, nous lirons la SUITE.

 

A La Buissonnière, le vendredi 17 octobre 2025, à 18H30,

nous organisons une soirée autour des textes que tu travaillais. Eliane Despaty, Jean-Paul  Kara-Mitcho, Michel Simier, liront des extraits de plusieurs livres de Jeanne Benameur, auteure à l’immense talent.

Le bonheur d’exprimer cette riche personnalité, la volupté de l’écouter, sont gages d’un moment de

félicité. Bouleversante.

Nous sommes dans ta complicité, car dans la gamme de cette joie : partager la beauté d’exister,

Jacques donnait le la.

 

 

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